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Ouest France du 7 février 2017

À l’auberge du rugby, on cuisine la passion

Tout le sport. Le Rac a une culture d’ouverture, de respect et de tradition. Un équilibre sur le terrain et dans les vestiaires, notamment grâce aux bénévoles qui entourent l’équipe.

Reportage

Si le rugby a son berceau dans le Sud-Ouest, le Rugby Auray-club a su s’imprégner de cette culture de l’ouverture. Le spectacle offert pendant 80 mn sur le terrain est soutenu en coulisses par des bénévoles hors pair. Dimanche, le match contre Trignac a respecté la tradition. Il est à peine 10 h lorsque les premiers bénévoles se présentent au club house Edma-Frogier. Trop tôt pour s’échauffer, oui, mais pile à l’heure pour faire chauffer la nourriture. Objectif : préparer le repas pour les équipes seniors et le buffet des officiels. Tout au long de la matinée, les arrivées s’échelonnent comme dans un hall de gare, où l’on distribue les tickets pour un voyage au pays du rugby. Une vraie découverte ! Ticket de la bonne humeur : « C’est la détente et la rigolade jusqu’au coup d’accélérateur de midi », confie Nadia. Ticket de la solidarité où « tout le monde est en action, par passion » ,affirme Valérie.

La famille attend ses enfants

Pour piloter cette joyeuse équipée, il était une fois un petit homme moustachu, qui entamait « [sa] seconde vie ». Clovis, le bien nommé, adore cuisiner et galvanise ses troupes pour préparer le repas des joueurs. « Ce sont un peu mes enfants », avoue-t-il. Beaucoup même ! Vers 11 h, les premiers arrivent pour le saluer. Après la répétition de quelques placements ou combinaisons, c’est le passage à table. « Être présent à ce repas n’est pas obligataire mais on le fait avec plaisir », souligne Rémy Pointier, le capitaine. D’autant plus que même les blessés sont invités. « C’est une vraie famille », poursuit Rémy. L’important n’est pas dans les assiettes mais dans les cœurs. Au point que les joueurs de l’équipe A deviennent un peu les grands frères de l’équipe B, qui approche de son match.

Recadrage express

À 13 h 30, c’est déjà l’heure du match d’ouverture. Pas encore de quoi s’enthousiasmer ; la tête est déjà tournée vers le match suivant. « On a le plus petit budget de la poule mais on a des jeunes vaillants qui se donnent », souligne Nicolas Le Neveu, le vice-président. Réponse dès l’entame : les joueurs portent bien le ballon, le public porte l’équipe. Oui, mais la machine s’enraye. Et malgré un score de 17 à 6 à la mi-temps, l’explication de texte est musclée dans le vestiaire. « On fait 20 mn de rêve et vous croyez que c’est fini ! », pilonne Michel, l’entraîneur.

La troisième mi-temps au féminin

Thierry, co-entraîneur, Ludovic, l’entraîneur des avants, et le capitaine ajoutent leur couplet. « De l’unité ! » reprend l’entraîneur. Cinq minutes, le moment le plus important de la journée sportive est passé à la vitesse de l’express. Vigilance exigée. Après quelques chansons dans le vestiaire et un clip de soutien aux copains du RC Vannes, c’est la 3e mitemps qui commence vers 17 h. Pas tout à fait ce que l’on croit ! « Elle fait partie du match », précise le capitaine. Sa longueur dépend beaucoup du résultat. Mais au Rac, l’intérêt est ailleurs. « On connaît mieux les bénévoles qui sont là pour nous », note Rémy. « Et les épouses sont invitées », mentionne Nicolas. Un vrai sens du partage de la vie en dehors du terrain. Dans un bureau à part, les dirigeants des deux équipes, l’arbitre venu de Paris et Dominique, le représentant fédéral, partagent un buffe, comme dans une auberge traditionnelle du Sud-Ouest. « C’est un sport de combat mais avec des règles de vie », appuie Nicolas. Belle manière de rappeler le Trophée rugby passion obtenu en 2015.


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